Médecines de demain : à quoi ressembleront-elles ?

X-Recherche vous propose une conférence sur les médecines de demain le mardi 10 février 2015 à 18h30 en amphi Pierre Curie à l’Ecole Polytechnique (Palaiseau).

Présentation

Les avancées du savoir, les développements technologiques, particulièrement informatiques, l'évolution des modes de vie et des organisations, les contraintes économiques et politiques vont fortement impacter les pratiques médicales de demain, tant pour la prise en charge des maladies actuelles que pour celle des maladies émergentes. X-Recherche propose d'explorer les évolutions possibles à travers 5 interventions de spécialistes du domaine :

  • Comment la génétique va faire évoluer la médecine demain : mythes et réalités ? Par Ségolène Aymé, directrice de recherche à l'INSERM.
  • Lutter contre les infections résistantes aux antibiotiques associe étroitement santé publique, recherche biomédicale et secteur privé. Par Brigitte Gicquel, directrice d'équipe à l'Institut Pasteur de Paris et Shanghai.
  • Les médicaments anti-infectieux, quel progrès ! Mais quel problème ! Par Laurent Gutmann, professeur de microbiologie, Chef de service à l'hôpital Européen Georges Pompidou.
  • Des gestes médico-chirurgicaux assistés par ordinateur à la conception de robots médicaux implantables autonomes. Par Philippe Cinquin, professeur d’informatique médicale à l’université Joseph Fourier et praticien hospitalier au CHU de Grenoble.
  • De la chirurgie ouverte à la chirurgie mini-invasive robotisée: rôle de la technologie dans l'évolution de la chirurgie. Par Laurent Salomon, professeur des Universités - Praticien Hospitalier dans le service d'Urologie au CHU Henri Mondor.

Cette table ronde sera présentée et modérée par Daniel-Philippe de Sudres, membre d'X-Recherche.

Les intervenants


Comment la génétique va faire évoluer la médecine demain : mythes et réalités ? par Ségolène Aymé (INSERM)

La génétique est donnée comme une des disciplines introduisant une vraie révolution en médecine, celle qui devrait nous donner plus de contrôle sur notre destin. Il est vrai qu'elle est à l'origine d'une vraie explosion des connaissances et génère une quantité telle de données que nul au monde ne sait comment la gérer. Pourtant les usages pratiques dans le domaine de la médecine prédictive sont modestes aujourd'hui et ont toute chance de le rester pour des raisons qui seront présentées. En revanche d'autres usages en médecine voient le jour, dans le développement de nouvelles thérapies par exemple, à condition de remettre à sa place la génétique qui n'est qu'un des éléments du fonctionnement du vivant en systèmes complexes et interconnectés.

Ségolène Aymé, médecin généticienne et épidémiologiste de formation, est directrice de recherche émérite à l’INSERM. Elle est la créatrice d’ORPHANET (www.orphanet.fr) site de référence mondial dédié aux maladies rares et aux médicaments orphelins et est éditrice en chef de l’ « Orphanet Journal of Rare Diseases ». Elle préside le comité d’experts maladies rares de l’Union Européenne (EUCERD) ainsi que le « Topic Advisory Group » de l’OMS pour la révision de la Classification Internationale des Maladies dans le domaine des maladies rares. Par ailleurs elle coordonne le secrétariat scientifique de l’IRDiRC (International Rare Diseases Research Consortium).

Lutter contre les infections résistantes aux antibiotiques associe étroitement santé publique, recherche biomédicale et secteur privé. par Brigitte Gicquel (Institut Pasteur)

Cette communication portera sur l’évolution des bactéries responsables d’infections vers la résistance à de nombreux antibiotiques et la recherche de nouveaux traitements thérapeutiques pour des infections posant des problèmes majeurs de santé publique comme la tuberculose

Brigitte Gicquel est coordinatrice du projet européen NAREB Nanotherapeutics for Antibiotic Resistant Emerging Bacterial pathgens. Les deux équipes de recherche qu'elle dirige, l'une à l'institut Pasteur à Paris et l'autre à l'Institut Pasteur à Shanghai travaillent sur la résistance aux antibiotiques et à la recherche de nouvelles molécules thérapeutiques et voies d'administration.

Les médicaments anti-infectieux,  quel progrès ! mais quel problème ! par Laurent GUTMANN (hôpital Européen Georges Pompidou)

Les médicaments anti-infectieux associés aux mesures d'hygiène ont permis, en particulier dans les pays riches, de réduire de manière considérable la place des maladies infectieuses en terme de mortalité. Il n'en reste pas moins que les micro-organismes pathogènes sont des organismes vivants capables de se transformer et comme les humains de répondre à une attaque ciblée. Ceci conduit au paradigme suivant que les traitements anti-infectieux sont eux-mêmes la cause du problème qu'ils sont censés combattre. Il faut donc raisonner dans le temps en prenant en compte des problèmes de politique de santé, de politique industriel des médicaments et des relations internationales.

Laurent GUTMANN, Professeur de microbiologie, Chef de service à l'hôpital Européen Georges POMPIDOU. Chercheur au sein de l'équipe 12 UMR 872 sur la résistance aux antibiotiques, membre du conseil scientifique de l'Institut de Microbiologie et maladies infectieuses (IMI), membre du conseil d'organisation du joint programming initiative européen pour la résistance aux antibiotiques.

Des gestes médico-chirurgicaux assistés par ordinateur à la conception de robots médicaux implantables autonomes par Philippe Cinquin (TIMC-IMAG)

Sa communication portera sur la conception de systèmes, éventuellement robotisés et miniaturisés, permettant au chirurgien d’améliorer la qualité de ses interventions et de prolonger son action par des dispositifs implantables autonomes.

Philippe Cinquin est mathématicien, médecin, pionnier de l’informatique médicale, initiateur de la recherche sur les gestes médico-chirurgicaux assistés par ordinateur, directeur de laboratoire dans le domaine de l'ingénierie médicale et de la complexité, enseignant-chercheur et inventeur en matière de robotique médicale.

De la chirurgie ouverte à la chirurgie mini-invasive robotisée: rôle de la technologie dans l'évolution de la chirurgie. par Laurent Salomon (CHU Henri Mondor)

Depuis la fin du 20ème siècle l'apparition de la chirurgie mini-invasive, et depuis 15 ans, l'existence de la chirurgie robotisée ont permis des progrès chirurgicaux améliorant les suites opératoires tout en offrant au patient des conditions de sécurité équivalentes. Ces techniques permettent de réaliser les mêmes actes chirurgicaux mais avec des traumatismes moindres et moins de douleurs post opératoires pour le patient. La miniaturisation, la numérisation et l'informatisation vont continuer à apporter les outils permettant ces progrès chirurgicaux. Néanmoins, il reste toujours nécessaire d'évaluer ces nouvelles technologies avant d'affirmer qu'elles apportent un bénéfice au patient.

Laurent Salomon est professeur des Universités - Praticien Hospitalier dans le service d'Urologie de M. le Pr de la Taille au CHU Henri Mondor. Docteur en Sciences, il est fortement investi dans une activité de cancérologie urologique (en particulier dans le cancer de la prostate) et de transplantation rénale et pancréatique. Il a participé au développement de la chirurgie mini-invasive et fait parti des pionniers de la chirurgie robotique.