Conférence "Econométrie des Ressources"
By Marc STEFANON on , 01:06 - Conférences - Permalink
En association avec X-Développement Durable, cette conférence se déroulera dans l'amphithéâtre Becquerel à l'Ecole Polytechnique :
le lundi 26 novembre 2012 à 18h30
Cet évènement aura 3 intervenants, dont les présentations sont introduites par le texte ci-dessous.
Quelles leçons de l’économétrie des ressources ?
Une seule planète suffit-elle ?
Une partie croissante de la communauté scientifique et écologiste le martèle, la planète est à bout. Au fil de ces dernières années chacun a trouvé en soulevant les pierres de nos ignorances des limites qui paraissent difficilement franchissables. Qu'il s'agisse de s'émouvoir devant les conséquences écologiques de notre mode de vie et de notre expansion sur plusieurs siècles, ou de déclarer forfait devant le casse-tête insoluble de trouver matière et énergie à les perpétuer, on sent que quelque chose nous échappe. Serions-nous prêts à abandonner le libre-arbitre et la maîtrise de la matière qui ont fait toutes les richesses, le confort et la santé dont nous jouissons ? Quels sont donc les dangers qui pèsent sur ces précieux atouts ? Quelles politiques, quels arbitrages s'offrent à nous ? Gilles Rotillon (Université Paris Ouest)
Que nous apprennent nos déchets ?
Notre relation à la matière a considérablement changé depuis un siècle. Le flux de matière utilisé en moyenne par chaque humain au cours de sa vie a tout simplement changé d’ordre de grandeur. Au delà des chiffres (peu publiés) sur les bilans matières des nations ou par habitant, nous le percevons dans notre quotidien lorsque nous trions plus ou moins nos déchets ménagers ou de bureau ou lorsqu’on déménage et nous percevons que notre relation à la matière n’est pas celle de nos parents, ni de nos grands parents. D’autre part, si les plus favorisés d’entre nous sont rentrés dans l’ère du jetable depuis bien longtemps, la relation à la matière dépend très fortement du niveau de vie auquel nous avons accès : les pauvres recyclent plus, pas par goût ni par sensibilité écologique, mais par nécessité. Enfin, de manière générale, nous sommes le plus souvent complètement ignorants sur la quantité de matière nécessaire à la satisfaction de nos besoins : en effet, la partie de matière que nous touchons via l’achat, l’utilisation et la mise au rebut, est la partie émergée de l’iceberg des déchets que nous générons. Mieux les connaître pourrait ouvrir de nouveaux horizons. Jean Guillaume Peladan (ADEME)
Des graphes pour un tout
C'est une tendance déjà vieille d'un demi-siècle sinon plus, et nous paraissons la poursuivre jusqu'au bout. Des machines au social en passant par la biologie, la pensée se délocalise en réseaux, discerne les boucles de fonctionnement, veut parcourir les branches, saisir ce qui tourne en rond pour le meilleur comme pour le pire. Le tout comme le rien y portent le nom de « système ». En quoi est-il si innovant ou condamnable d'aspirer à voir un tout ? N'est-ce pas ainsi que l'on identifie ce qui nous contraint ou nous emprisonne ? Ce qui paraît dès lors nouveau aujourd'hui, ce sont surtout les outils de communication qui permettent de penser et d'organiser la matière en réseaux. Quelles réponses apportent-ils à notre maîtrise des flux de matière et de déchets ? Dominique Luzeaux (DGA)
Par ordre alphabétique :
Dominique Luzeaux , polytechnicien (X84) et docteur ès sciences, a exercé au sein de la DGA des fonctions d’expertise technique et de direction dans les domaines de la robotique, de l’optronique, des systèmes de renseignement et d’observation, de la simulation et de l’ingénierie système. Actuellement directeur du service en charge des programmes d’armement terrestre depuis 2009, il enseigne également depuis près d’une vingtaine d’années la robotique, l’informatique théorique et l’ingénierie système dans plusieurs universités et écoles d’ingénieur. Il est également l'auteur d'une dizaine d'ouvrages en français et en anglais sur l'ingénierie des systèmes complexes.
Jean Guillaume Peladan (X88) est le directeur des Investissements d’Avenir de l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie). Polytechnicien, il a dirigé plusieurs entreprises de gestion des déchets et de recyclage au sein de Suez Environnement. En 2010, il a rejoint l’ADEME pour constituer la direction en charge des programmes du Grand Emprunt confiés à l’Agence. Il a également participé à plusieurs groupes de réflexion prospective sur le développement durable et est l’auteur de l’ouvrage « Sur quelle planète vont grandir mes enfants ? » (éditions Ovadia, 2009).
Gilles Rotillon est professeur émérite à l’université Paris Ouest Nanterre la Défense et à l’Institut National des Sciences et Techniques Nucléaires (INSTN). Spécialisé en économie de l’environnement et des ressources naturelles, il a plus particulièrement travaillé sur les négociations internationales environnementales, la régulation des politiques agricoles, et le développement durable. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages de vulgarisation, dont trois Repères (Introduction à la microéconomie, Economie de l’environnement, Economie des ressources naturelles) aux éditions La Découverte et d’un essai sur le développement durable (Faut-il croire au développement durable ?) aux éditions l’Harmattan.